Édition du jeudi 21 juin 2018
Les trois quarts des départements ne signeront pas les contrats financiers avec l'État
Ils mettront bien leur menace à exécution : devant le refus du gouvernement d’accéder à leur demande d’aide d’urgence pour le financement des allocations de solidarité (AIS), 77 % des départements ont voté hier, lors de l’assemblée générale de l’Assemblée des départements de France (ADF), leur opposition à la signature avec l’État de contrats fixant des objectifs budgétaires.
Cela ne veut pas dire automatiquement que 77 % des conseils départementaux n’auront pas signé ces contrats, qui prévoient un plafonnement des dépenses de fonctionnement à 1,2 % d’augmentation, car « cela dépendra de savoir si certains préfets se réveillent et se montrent plus à l’écoute », a déclaré Dominique Bussereau, président de l’ADF.
Mais cela semble peu probable, a poursuivi François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or, car « dans la quasi-totalité des départements, il n’y a pratiquement pas de marges de négociation avec le préfet. Nous ne refusons pas le dialogue avec le gouvernement, nous lui disons simplement : ‘’Vous nous mettez dans l’impasse !’’ »
De surcroît, le gouvernement n’a pas non plus accédé aux demandes des départements concernant les allocations de solidarité, dont le poids croissant fait gonfler les budgets. Le nombre de bénéficiaires du RSA, qui avait reculé en 2017, est de nouveau à la hausse dans une majorité de départements, a rapporté Dominique Bussereau ; selon d’autres sources, cette hausse pourrait atteindre 5 % sur le premier semestre 2018…
Face à cela, le gouvernement n’a accordé que 250 millions d’euros d’aide, contre 350 réclamés par les départements. En revanche, le Premier ministre a accepté de permettre un relèvement du taux plafond des droits de mutation (DMTO), qui pourraient ainsi passer de 4,5 à 4,7 % en 2019. Si tous les départements votent cette augmentation de 0,2 % – ce qui est tout sauf certain –, ils pourraient dégager une enveloppe de 490 millions d’euros, répartis entre une cinquantaine de départements ruraux et urbains en difficulté.
Cela n’est bien sûr pas grand-chose par rapport aux 9 milliards annuels d’allocations non compensées par l’État ; mais cela devrait permettre au moins de parer au plus urgent, alors que plus d’une dizaine de départements ne budgètent que dix ou onze mois de RSA, le restant étant payé par les CAF ou les MSA.
Le plus gros problème, comme l’a confié André Viola, secrétaire général de l’ADF et président du conseil départemental de l’Aude, est qu’il n’y aura aucun fonds d’urgence pour 2018 ! L’augmentation des DMTO ne pouvant se faire qu’en 2019, le résultat, comme l’a prédit François Sauvadet, est que « cela ne sera pas sans conséquence sur l’investissement. C’est aussi la solidarité territoriale, à l’égard des communes et des territoires ruraux, qui risque d’en être victime ! (…) Nous sommes le dernier rempart de l’aide aux communes, mais c’est celle-là qui risque de servir de variable d’ajustement, à notre corps défendant ! »
À propos de communes, Dominique Bussereau a d’ailleurs « noté avec satisfaction le changement de position d’André Laignel » (premier vice-président délégué de l’AMF et président du Comité des finances locales) sur la taxe d’habitation (lire Maire info du 15 juin). Les présidents de départements ont une nouvelle fois voté leur opposition unanime à son transfert au bloc communal, tout comme à la renationalisation des DMTO, évoquée par le rapport Richard-Bur.
Cela ne veut pas dire automatiquement que 77 % des conseils départementaux n’auront pas signé ces contrats, qui prévoient un plafonnement des dépenses de fonctionnement à 1,2 % d’augmentation, car « cela dépendra de savoir si certains préfets se réveillent et se montrent plus à l’écoute », a déclaré Dominique Bussereau, président de l’ADF.
Mais cela semble peu probable, a poursuivi François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or, car « dans la quasi-totalité des départements, il n’y a pratiquement pas de marges de négociation avec le préfet. Nous ne refusons pas le dialogue avec le gouvernement, nous lui disons simplement : ‘’Vous nous mettez dans l’impasse !’’ »
De surcroît, le gouvernement n’a pas non plus accédé aux demandes des départements concernant les allocations de solidarité, dont le poids croissant fait gonfler les budgets. Le nombre de bénéficiaires du RSA, qui avait reculé en 2017, est de nouveau à la hausse dans une majorité de départements, a rapporté Dominique Bussereau ; selon d’autres sources, cette hausse pourrait atteindre 5 % sur le premier semestre 2018…
Face à cela, le gouvernement n’a accordé que 250 millions d’euros d’aide, contre 350 réclamés par les départements. En revanche, le Premier ministre a accepté de permettre un relèvement du taux plafond des droits de mutation (DMTO), qui pourraient ainsi passer de 4,5 à 4,7 % en 2019. Si tous les départements votent cette augmentation de 0,2 % – ce qui est tout sauf certain –, ils pourraient dégager une enveloppe de 490 millions d’euros, répartis entre une cinquantaine de départements ruraux et urbains en difficulté.
Cela n’est bien sûr pas grand-chose par rapport aux 9 milliards annuels d’allocations non compensées par l’État ; mais cela devrait permettre au moins de parer au plus urgent, alors que plus d’une dizaine de départements ne budgètent que dix ou onze mois de RSA, le restant étant payé par les CAF ou les MSA.
Le plus gros problème, comme l’a confié André Viola, secrétaire général de l’ADF et président du conseil départemental de l’Aude, est qu’il n’y aura aucun fonds d’urgence pour 2018 ! L’augmentation des DMTO ne pouvant se faire qu’en 2019, le résultat, comme l’a prédit François Sauvadet, est que « cela ne sera pas sans conséquence sur l’investissement. C’est aussi la solidarité territoriale, à l’égard des communes et des territoires ruraux, qui risque d’en être victime ! (…) Nous sommes le dernier rempart de l’aide aux communes, mais c’est celle-là qui risque de servir de variable d’ajustement, à notre corps défendant ! »
À propos de communes, Dominique Bussereau a d’ailleurs « noté avec satisfaction le changement de position d’André Laignel » (premier vice-président délégué de l’AMF et président du Comité des finances locales) sur la taxe d’habitation (lire Maire info du 15 juin). Les présidents de départements ont une nouvelle fois voté leur opposition unanime à son transfert au bloc communal, tout comme à la renationalisation des DMTO, évoquée par le rapport Richard-Bur.
E.G.E.
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